SDF : un fait d’hiver

« La misère est plus belle au soleil », « Moi, si j’étais sans abri, j’irais dans le sud de la France! », voila quelques réflexions que l’on peut entendre ça et là au sujet de nos sdf.   En tant que travailleur dans le secteur d’aides aux sdf, après avoir vu de nombreux hivers se succéder et se ressembler, j’ai décidé d’y consacrer ces quelques heures de travail, qui finalement ne sont pas grand-chose aux regards des enjeux. En effet,  il m’apparait aujourd’hui indispensable au vu des émotions, des croyances, des débats politiques, que ces personnes sans logements suscitent de vous parler de ce lien étroit qui unit les sdf à l’hiver.

SDF dans de beaux draps

“C’est complet ! Je suis désolé il n’y a plus de place !”. Voilà des mots assenés régulièrement aux personnes sans-abris qui cherchent un hébergement et pour cause, le secteur de l’aide aux sans-abris est saturé été comme hiver. Tous les jours, des travailleurs sociaux doivent laisser sur le carreau ou plutôt sur le pavé des personnes qui n’ont d’autre choix que de venir demander de l’aide pour être hébergées. Comment expliquer à une personne récemment tombée à la rue, qu’elle va devoir apprendre à utiliser l’espace public comme chambre à coucher ? Comment rester insensible à ce vieux SDF qui après de nombreuses années passées en rue, résigné, ne s’émeut même plus de se voir refuser l’accès à un hébergement précaire ?